Le week-end dernier, nous avons fêté les Papas. Car les pères, autant que les mères, font partie intégrante de la vie d’un enfant. Ce qu’il y a de merveilleux, c’est que les pères modernes le reconnaissent de plus en plus et s’impliquent maintenant davantage dans l’éducation et la prise en charge des enfants (nettement plus que la génération de leur propre père). Un contact physique direct entre le père et l’enfant est primordial, comme l’a souligné notre directeur scientifique, le Dr Henrik Norholt. C’est dès la maternité que ce processus de contact se met en place et c’est à ce moment crucial que les sages-femmes jouent un rôle décisif, car elles transmettent les informations aux jeunes parents et peuvent apporter une aide appropriée.

Les travaux de Henrik Norholt s’appuient sur différentes études qui soulignent avant tout l’importance d’une relation épanouie entre un enfant et sa famille proche, comme sa mère et son père. Cet attachement a une influence majeure sur le développement d’un enfant sur le plan affectif et sur son comportement au quotidien. Comme l’explique Henrik Norholt, l’insécurité peut, par exemple, entraîner un éloignement et un manque d’attachement vis-à-vis des membres de la famille, et peut avoir comme conséquence une difficulté à respecter les limites ou accentue l’ingérence affective. Ce qui serait le cas d’une personne sur deux, en moyenne.

Être attentif ne suffit pas à développer une relation épanouie

Il est donc d’autant plus important que les deux parents s’investissent et qu’ils cherchent à se rapprocher de leur enfant. Fort heureusement, une étude scandinave a démontré qu’environ la moitié des sujets masculins avaient développé une « relation d’empathie avec leur bébé », et cela de leur propre initiative. Autrement dit, les sujets ayant développé un réel lien affectif avec leur enfant sont plus chaleureux, empathiques, affectueux et à l’écoute. Mais cela ne concerne que la moitié des personnes concernées, ce qui est aussi alarmant. Ceux de l’autre moitié n’ont pas vraiment développé de lien affectif avec leur enfant ! Ces papas se sont certes occupés des enfants, mais la relation d’empathie avec le bébé dont on vient de parler n’existait pas. Il ne suffit donc pas de s’occuper de l’enfant et de jouer avec lui pour développer une relation épanouie.

Mais alors, comment s’y prendre ? Première étape facile à mettre en place pour renforcer le lien affectif : le contact physique direct. Une étude taïwanaise a effectivement démontré qu’un contact intensif peau à peau entre le père et l’enfant aidait non seulement à entrer dans le rôle du père, mais que ce contact avait également un effet bénéfique sur l’enfant, notamment sur « la régulation de la température, de la douleur, des facteurs biophysiologiques, mais aussi du comportement ».

Il n’existe malheureusement pas encore d’études à long terme sur les effets qu’un contact physique intensif père-enfant pourrait également avoir au-delà de la période post-partum, notamment grâce à l’utilisation d’un porte-bébé. Les effets bénéfiques du portage sur la mère et l’enfant ont cependant pu être démontrés à de nombreuses reprises. Néanmoins, le point suivant est très clair : les pères apportent un réel soutien dans le développement de leur enfant et devraient donc être impliqués très tôt.

Les pères doivent être impliqués activement

C’est là que nos sages-femmes entrent en scène, explique Henrik Norholt. Elles doivent essayer d’impliquer les futurs papas, répondre à leurs questions et à leurs interrogations (et cela dès la grossesse). Au détour d’une conversation et sans les y forcer, elles peuvent essayer de déterminer la nature du lien actuel ou passé entre les futurs parents et leurs parents respectifs. Les schémas d’attachement « insécure » peuvent être surmontés par le dialogue et la confiance.

Les sages-femmes peuvent d’ailleurs profiter de cette occasion pour transmettre leur savoir relatif à l’importance du contact corporel prolongé avec l’enfant (notamment via le père). Idéalement, elles peuvent dès la grossesse familiariser les futurs parents avec les porte-bébés, afin de minimiser le risque d’insécurité après la naissance. Même après la naissance, il faut prêter une attention toute particulière à ce que les pères prennent conscience de leur rôle de soutien et l’endossent. L’étude taïwanaise mentionnée ci-dessus montre en effet que distribuer une simple brochure ne suffit pas.

Alors, chères sages-femmes, accompagnez les pères, prenez-les par la main, calmez leurs angoisses et rassurez-les. Profitez-en pour leur rappeler qu’il est essentiel d’établir un contact direct peau à peau, aussi bien pour l’enfant que pour eux. Car les papas ont, tout comme les mamans, un rôle prépondérant à jouer.

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