Baby blues ou dépression post-partum ? Comment faire la différence

Si vous venez d’avoir un bébé et que vous vous sentez triste, anxieuse ou bouleversée malgré l’heureux événement, ne vous inquiétez pas. Les premiers jours et les premières semaines après la naissance peuvent être des montagnes russes d’émotions.

De nombreuses femmes peuvent se sentir un peu déprimées, en larmes ou anxieuses au cours de la première semaine. C’est ce que l’on appelle le “baby blues”, un phénomène si courant qu’il est considéré comme normal. Le “baby blues” ne dure pas plus de deux semaines après l’accouchement. Si vos symptômes durent plus longtemps ou commencent plus tard, vous pourriez souffrir de dépression postnatale.

Notre sage-femme Katrin Ritter vous explique comment faire la différence entre le baby blues et la dépression post-partum (DPP) et ce que vous pouvez faire.

Qu’est-ce que le baby blues ?

Le baby blues n’est pas qu’un conte de vieille femme, il est bien réel et touche jusqu’à 80 % des femmes après l’accouchement, selon le site ameli.fr. Les femmes qui connaissent le baby blues peuvent s’attendre à se sentir déprimées pendant un certain temps peu après la naissance de leur enfant. Le baby blues se manifeste, par exemple, par une sensibilité émotionnelle accrue, des sautes d’humeur ou de l’irritabilité. Il se peut que vous soyez en train de rire et que vous vous mettiez soudain à pleurer, sans que vous sachiez exactement pourquoi. L’expérience montre que le baby blues est plus fréquent chez les femmes qui accouchent pour la première fois. Il n’est donc pas étonnant que la grossesse et l’accouchement soient des périodes hautement émotionnelles. Les causes diffèrent d’une personne à l’autre, car de nombreux facteurs physiques, hormonaux, biochimiques, psychologiques, sociaux et sociétaux entrent en jeu.

Quels sont les symptômes du baby blues ?

Si vous traversez une période de baby blues, vous pouvez vous sentir :

  • Emotionnel, irrationnel ou accablé.
  • Fatigue et épuisement.
  • Larmes (sans savoir pourquoi).
  • Humeur maussade.
  • Sentiment d’abattement ou d’anxiété.

Combien de temps dure le baby blues ?

Les symptômes peuvent vous perturber sur le moment, mais ils sont relativement légers et disparaissent généralement quelques heures ou 10 à 14 jours après l’accouchement. S’ils ne disparaissent pas et s’aggravent, cela peut conduire à une dépression post-partum, une dépression péripartum, un trouble anxieux, un trouble obsessionnel-compulsif ou une psychose. Si c’est le cas, vous devriez consulter votre médecin généraliste ou votre sage-femme pour obtenir de l’aide et du soutien.

Que puis-je faire pour éviter le baby blues ? Les meilleurs conseils :

  • # Sachez à quoi vous attendre – Pendant votre grossesse, parlez à votre mère ou à des amies qui ont eu des enfants de leur expérience après l’accouchement. Posez des questions à votre médecin. Savoir, c’est pouvoir, et être préparée peut aider. Faites une liste des choses qui vous calment ou vous rendent heureuse, comme une promenade ou une tasse de thé avec une amie. Ainsi, lorsque vous vous sentez accablé ou triste, vous pouvez vous référer à cette liste.
  • # Demandez de l’aide – Dites à votre partenaire, à votre famille ou à vos amis ce qu’ils peuvent faire pour vous. Il peut s’agir de s’occuper de votre petit pendant que vous prenez votre douche ou que vous allez au supermarché pour faire les courses de la semaine, ou encore de préparer quelques repas pour que vous puissiez passer du temps sans interruption avec votre nouveau-né. Votre priorité pendant la période postnatale est de vous remettre de l’accouchement, de vous régénérer et de créer des liens avec le nouveau membre de votre famille.
  • # Le portage – L’allaitement, les câlins et le contact peau à peau favorisent l’établissement de liens et garantissent la libération de l’ocytocine, l’hormone de l’amour. Grâce au portage ergonomique peau à peau, vous êtes proche de votre bébé, vous pouvez sentir les battements de son cœur, vous pouvez l’allaiter et en même temps vous avez les mains libres pour faire certaines choses de la vie quotidienne.
  • # Sortez de chez vous – Avoir un nouveau bébé peut donner l’impression d’être isolé. Allez prendre un café avec des amis. Parlez-leur de ce que vous ressentez. L’union fait la force. Et n’oubliez pas de profiter de l’air frais – vous verrez que cela peut aussi vous aider à mieux dormir ! Attachez votre porte-bébé ou sortez votre poussette pour faire une petite promenade dans votre quartier. Demandez toujours l’avis, les conseils et l’approbation de votre sage-femme avant de reprendre l’exercice. Pour en savoir plus sur l’exercice pendant la grossesse et la remise en forme après l’accouchement, cliquez ici.

Dépression post-partum et autres maladies : une évolution souvent progressive.

Au début, la dépression post-partum et le baby blues partagent un grand nombre de symptômes, tels que les sautes d’humeur, les pleurs et la déprime. La différence est que les symptômes de la dépression post-partum persistent au-delà du baby blues normal et sont également plus graves.

Selon ameli.fr, la dépression post-partum (DPP) est un symptôme courant qui touche plus de 16% des femmes deux mois après leur accouchement.

Les symptômes de la dépression post-partum sont les suivants :

  • Tristesse extrême et pleurs excessifs.
  • Irritabilité ou colère intense.
  • Sautes d’humeur importantes et humeur dépressive.
  • Anxiété et crises de panique.
  • Insomnie ou dépendance au sommeil (hypersomnie)
  • Fatigue accablante ou perte d’énergie.
  • Perte d’appétit ou désir excessif de manger.
  • Diminution de l’intérêt pour les activités que vous appréciez normalement.
  • Retrait de la famille et des amis.
  • Incapacité à se concentrer ou à prendre des décisions.
  • Difficulté à créer des liens avec votre bébé.
  • Sentiments de honte, de culpabilité, d’inadéquation ou d’inutilité.
  • Idées de vous faire du mal ou de faire du mal à votre enfant.
  • Pensées suicidaires récurrentes.

Les pères et les partenaires peuvent également souffrir de dépression au cours de l’année qui suit la naissance.

Selon le site ameli.fr, plus de 10% des pères présenteraient des symptômes dépressifs dans les 2 mois suivant la naissance de leur enfant.

Les pères qui deviennent pères pour la première fois semblent plus vulnérables à la dépression postnatale que les pères qui accueillent d’autres enfants.

Conseil : planifiez des bilans de santé mentale réguliers avec votre partenaire, votre épouse ou la personne qui s’occupe de vous, et mettez-vous d’accord sur la manière d’aborder la conversation et sur la façon de gérer les émotions changeantes.

Si vous craignez de vous blesser ou de blesser votre bébé, appelez le 15 ou le 112.

Baby blues ou dépression post-partum (DPP).

Il est normal pour la plupart des nouveaux parents de passer par des émotions en dents de scie après l’accouchement, et ces émotions s’estompent généralement après quelques jours ou quelques semaines. Si votre baby blues s’aggrave ou ne diminue pas après quelques semaines, demandez l’aide de votre sage-femme pour déterminer si vous présentez les symptômes d’une dépression post-partum (DPP) ou d’une autre maladie mentale.

Vous pouvez parler à votre partenaire, à vos amis ou à votre famille pour obtenir un soutien émotionnel ou chercher un soutien psychologique auprès d’experts professionnels.

La naissance d’un enfant suscite de nombreuses réflexions et de nombreux défis, mais vous n’avez pas à y faire face seule. Il n’y a pas de honte à parler de ses sentiments, à demander de l’aide et à rechercher des conseils professionnels.

En France, les associations caritatives et les groupes de soutien sont les suivants et sont anonymes et gratuits :

  • SOS Suicide Phénix (site externe). Accueil et écoute de toute personne confrontée à la problématique du suicide. Permanence d’écoute téléphonique 7j/7 de 13 à 23h.
  • Tél. : 01 40 44 46 45
  • Suicide Écoute (site externe). Écoute des personnes confrontées au suicide. Permanence d’écoute téléphonique 24h/24 et 7j/7.
  • Tél. : 01 45 39 40 00
  • Phare Enfants-Parents (site externe). Accueil et écoute téléphonique des parents d’enfants suicidés ou en situation de mal-être.
  • Tél : 01 43 46 00 62 (du lundi au vendredi de 10 h à 17 h)
  • Association La Porte ouverte (site externe). Lieux d’écoute et de parole proposant des entretiens en face-à-face, anonymes et gratuits, avec des bénévoles (à Besançon, Bordeaux, Lyon, Paris, Rouen et Toulouse) ; coordonnées des lieux d’accueil disponibles sur le site de l’association.
  • SOS Amitié (site externe). Service d’écoute destiné à accueillir la parole de celles et ceux qui, à un moment de leur vie, traversent une période difficile. Permanences : écoute téléphonique 24h/24 et 7j/7.
  • Tél. : 09 72 39 40 50 (retrouvez les numéros d’appel régionaux sur le site de l’association)

Numéro national de prévention du suicide : le 3114

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