Comprendre pourquoi bébé pleure au moment du coucher

Votre nouveau-né pleure-t-il lorsque vous le couchez ? Ne vous inquiétez pas, c’est tout à fait normal !

Ce n’est un secret pour personne : les bébés ont besoin de beaucoup de proximité et d’affection. Surtout dans les premiers mois, lorsqu’ils viennent d’arriver au monde. Les nouveaux parents ne le savent que trop bien. Votre nouveau-né pleure-t-il lorsque vous le couchez ? Qu’il s’agisse d’aller aux toilettes, de prendre une douche rapide, de préparer un biberon, dès que vous le couchez dans le tapis d’éveil ou le transat, il s’énerve. Mais pourquoi ? Et que pouvez-vous faire ? Notre sage-femme et experte Katrin Ritter est là pour vous aider.

Bébé pleure lorsqu’on le couche – pourquoi ?

Chez Ergobaby, nous insistons toujours sur l’importance pour votre bébé d’être près de vous. En effet, les nouveau-nés sont habitués à l’intimité, à la chaleur et aux battements de leur cœur depuis le ventre de leur mère. Un contact physique étroit est également extrêmement important pour que le bébé puisse établir un lien sûr avec les personnes qui s’occupent de lui. Il s’agit d’un besoin fondamental pour le nouveau-né. Il n’est donc pas étonnant que votre bébé pleure lorsque vous voulez le coucher. Le fait de le porter lui apporte de la sécurité et ce lien sécurisant lui permet de se développer de manière saine sur le plan social et émotionnel. C’est pourquoi nous recommandons toujours un porte-bébé pour assurer cette proximité sur une période plus longue, tout en ménageant votre dos et en vous laissant les deux mains libres.

Cependant, dans certaines situations, vous ne pouvez ou ne voulez pas porter votre bébé sur vous. Dans notre Transat Evolve, le bébé est maintenu de manière ergonomique et sûre pendant de courtes périodes entre deux utilisations d’un porte-bébé. Cependant, si vous utilisez le transat depuis la naissance de votre enfant ou si vous l’avez entendu de la bouche d’autres parents, vous connaissez peut-être ce phénomène : dès que vous sortez votre enfant du transat et que vous voulez le coucher, il pleure. Cette réaction de votre enfant peut vous mettre mal à l’aise, car il est difficile d’entendre un bébé qui pleure, sans parler du vôtre ! Vous vous demandez peut-être si le transat ou le tapis d’éveil est l’endroit idéal pour coucher votre enfant. Mais ne vous inquiétez pas, ce comportement est tout à fait normal et relève d’un réflexe biologique.

D’une part, parce qu’il est plus sûr pour votre bébé d’être très proche de vous et, d’autre part, parce que votre bébé pense que vous n’êtes plus là s’il ne peut plus vous sentir ou vous voir. En effet, plus il est petit, plus il ne peut pas encore regarder suffisamment loin et avec suffisamment de netteté pour vous voir de loin. Par conséquent, si vous vous trouvez en dehors de son rayon de perception, même s’il ne s’agit que d’un demi-mètre au début, il pense qu’il est tout seul dans ce vaste monde. Et comme cela est synonyme de danger dans son petit esprit, il le signale directement et peut en pleurer. Dans les premiers temps, votre enfant n’a pas encore la capacité cognitive de comprendre que quelque chose qu’il ne peut pas voir existe quand même – comme ses parents, par exemple.

Votre bébé ne vous voit pas – le premier stade de la permanence de l’objet

La capacité du bébé à comprendre que vous êtes toujours là, même s’il ne vous voit pas, s’appelle la permanence de l’objet. Cette capacité se développe encore au cours des deux premières années de la vie. Selon Jean Piaget, psychologue du développement, l’intelligence sensorimotrice se développe au cours de cette première phase de la vie et se divise en six stades :

1. 1er mois de vie : mise en pratique des mécanismes réflexes innés. Durant cette phase, les bébés apprennent comment le corps bouge et comment il fonctionne. Sa vision est floue et sa capacité d’attention est très courte. Il n’est pas conscient de l’existence des objets lorsqu’ils disparaissent de son champ de vision.
2. Du 1er au 4ème mois de vie : Réaction circulaire primaire (schéma stimulus-réponse simple). Les bébés perçoivent les objets et suivent leurs mouvements. Si un objet disparaît, il continue à regarder là où il se trouvait il y a un instant, mais seulement pendant un très court moment. Il découvre ses yeux, ses bras, ses mains et ses pieds en regardant des objets. Au cours de cette phase, il réagit aux images et aux sons familiers et anticipe les processus familiers, par exemple en ouvrant la bouche à l’approche d’une cuillère. Les réactions du bébé sont moins réflexes et deviennent de plus en plus conscientes.
3. 4e-8e mois de vie : Réaction circulaire secondaire (moyen de parvenir à une fin). Les bébés tendent la main vers des objets partiellement cachés, montrant ainsi qu’ils savent qu’ils existent encore. En revanche, si l’objet est complètement caché, il ne fait aucun effort pour le récupérer. Les mouvements sont effectués plus consciemment, mais l’enfant répète principalement des actions similaires sur un seul et même objet. Les nouveaux comportements ne sont pas encore imités.
4. 8-12 mois : Coordination des schémas d’action acquis et application à de nouvelles situations (essais et erreurs). Cette phase est la plus importante dans le développement cognitif de l’enfant. À ce stade, l’enfant comprend les relations de cause à effet et agit en fonction d’un objectif. Les premiers signes de la permanence de l’objet deviennent visibles, car l’enfant peut désormais récupérer des objets lorsqu’ils sont complètement cachés. Cependant, une fois que l’objet a été trouvé, on pense toujours qu’il ne se trouve qu’à cet endroit et pas à un autre.
5. 12-18 mois : Réaction circulaire tertiaire (il doit y avoir un autre moyen). L’enfant comprend maintenant “les moyens de parvenir à une fin” et peut résoudre de nouveaux problèmes. Il peut maintenant retrouver un objet plusieurs fois s’il est caché à différents endroits de son champ de vision. En revanche, il ne peut pas le faire s’il se trouve en dehors de son champ de vision.
6. De 8 à 24 mois : Transition de l’acte d’intelligence sensorimotrice à l’imagination (et si ?) La permanence de l’objet est pleinement développée. Un objet caché peut maintenant être trouvé n’importe où et existe pour l’enfant en dehors de sa perception. Si un objet est caché dans une boîte à jouets et placé sous un oreiller, que cet objet est ensuite retiré de la boîte – sans que l’enfant s’en aperçoive – et que la boîte à jouets est remise à l’enfant, ce dernier cherchera l’objet sous l’oreiller après avoir réalisé qu’il n’est plus dans la boîte. L’enfant est donc capable de développer une image mentale, de la conserver mentalement et de la modifier pour résoudre un problème. L’enfant est maintenant capable de déduire où pourrait se trouver un objet qui a été déplacé à son insu.

Les pleurs du nouveau-né lorsqu’il est couché – ce que vous pouvez faire

Il est donc tout à fait normal que votre bébé pleure lorsque vous le couchez car – comme le décrivent les deux premiers stades du modèle de Piaget – il pense simplement qu’il est tout seul. En réponse, il pleure. Si vous vous demandez maintenant ce que vous pouvez faire pour arrêter les pleurs de votre bébé, ce n’est pas la bonne question à poser. En effet, votre bébé ne fait rien de mal et n’a donc pas besoin d’être soigné. C’est simplement sa façon de communiquer avec vous. Votre première tâche consiste donc à apprendre à connaître et à comprendre les différents bruits émis par votre enfant, y compris les différents types de pleurs. Écoutez très attentivement et réagissez rapidement aux premiers et aux plus petits bruits que votre bébé émet lorsque vous le couchez. Si vous répondez rapidement au besoin exprimé, les pleurs intenses et désespérés du nouveau-né n’existeront plus. C’est pourquoi il est si important que vous ayez toujours votre bébé près de vous au cours de la première année de sa vie, même si vous ne quittez la pièce que pour un court instant.

Vous pouvez également aider votre bébé à développer ses compétences en matière de permanence de l’objet de manière ludique. Le jeu “coucou”, par exemple, est une variante populaire. Mais d’autres activités, livres et jeux dans lesquels quelque chose disparaît puis réapparaît soudainement peuvent également aider votre petit. De cette manière, votre bébé comprendra peu à peu que quelque chose ou quelqu’un qui a disparu pendant un court laps de temps finit toujours par revenir.

Une fois que la permanence de l’objet est entièrement développée, vous devriez penser que cela ne pose aucun problème si un parent ou une personne qui s’occupe de l’enfant quitte la pièce ou la maison. Cependant, il peut arriver que, pendant un certain temps, les enfants développent soudainement une anxiété de séparation. Ils savent maintenant que vous existez toujours, même si vous n’êtes pas dans la pièce. Mais c’est là que le bât blesse. Car vous n’êtes plus avec eux. Et bien qu’ils comprennent, ils doivent encore faire le lien. Mais ne vous inquiétez pas, cet état n’est qu’une phase, comme on dit. Avec le temps, il leur sera de plus en plus facile de se séparer de vous – sans larmes.