Votre porte-bébé : l’une des solutions les plus efficaces pour apaiser Bébé

Seulement, certains bébés pleurent trop souvent ou trop longtemps, et malgré nos efforts, sont très difficiles à apaiser. En tant que parents, nous sommes naturellement conditionnés à ne pas rester indifférents aux pleurs de notre bébé. Instinctivement, nous savons que si un bébé pleure, c’est parce que quelque chose ne va pas et qu’il faut trouver quoi. Ne pas pouvoir identifier la cause des pleurs peut nous amener à douter de nos capacités en tant que parent et créer un profond sentiment de stress et de frustration. Malheureusement, les pleurs prolongés et incessants d’un bébé peuvent également amener certains parents à les ressentir comme une manipulation et, dans le pire des cas, cette idée peut mener à des gestes violents. Le syndrome du bébé secoué, qui est une conséquence possible de tels actes, peut causer des dommages irréversibles au cerveau du bébé1.

La culture occidentale accorde beaucoup d’importance à l’indépendance. Certains parents s’attendent à ce que leur nouveau-né commence à apprendre à se débrouiller dès son premier jour. À cet égard, nous gardons souvent une certaine distance avec nos bébés en les installant dans une chambre à part. Pourtant, des études réalisées sur les animaux ainsi que sur les humains tendent, de plus en plus, à prouver qu’une séparation entre un bébé et ses parents, même dans les limites culturellement acceptables, peut nuire à son développement, entraîner des effets négatifs à long terme sur son bien-être, sa capacité à gérer son stress, et ses fonctions cognitives et socio-émotionnelles.2,3,4,5

C’est quelque chose que la plupart des adultes, même s’ils ne pensent pas à mal, ne comprennent pas. Mais que les bébés, eux, comprennent tout à fait. Ainsi, lorsqu’ils sont séparés de la seule source de chaleur, d’alimentation et de sécurité qu’ils connaissent, ils expriment leur mécontentement, avec le seul moyen dont ils disposent : en pleurant.6

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Cela nous ramène, dans les années 50, à John Bowlby et ses découvertes fondamentales à l’origine de la branche de la psychologie moderne qui s’est la mieux vérifiée empiriquement : la Théorie de l’attachement. Lorsqu’un enfant ne supporte pas d’être séparé de ses parents, c’est le comportement d’attachement qui va s’exprimer chez lui : il va ainsi se mettre à pleurer ou à les appeler. Le comportement d’attachement n’a qu’un seul et unique but, très simple au demeurant : faire venir le parent ou la personne qui s’occupe habituellement de lui. Pour un nouveau-né, les notions de proximité, de contact et de confort sont indissociables.7

Ce comportement d’attachement qui consiste à pleurer ou à se manifester oralement en réaction à une séparation existe chez quasiment tous les mammifères (dont les humains). Il montre que le bébé ressent un besoin biologique essentiel de contact avec la personne qui s’occupe de lui. Et non sans raison : la séparation entraîne un stress comportemental et biologique qui le pousse à s’adapter pour compenser ces changements. Nombre de ces comportements d’adaptation semblent avoir un effet à long terme (selon le profil génétique de l’enfant), et c’est justement ce qui est inquiétant. Ces effets sont souvent loin d’être passagers.8,9

La grande question, à laquelle la science n’a pas encore apporté de réponse concrète est : combien de temps par jour et jusqu’à quel âge un bébé a-t-il besoin de contact pour s’épanouir dans les meilleures conditions ? Et cette question a bien évidemment des répercussions sur la façon dont nous, parents, choisissons de nous occuper de nos enfants. Pour le moment, une seule étude décrit les effets du portage sur le développement socio-émotionnel du nouveau-né. Il semble y avoir un lien direct entre la durée de portage et le bien-être de l’enfant. Autrement dit : plus l’enfant est porté, mieux c’est.5

Dans son œuvre phare, Le concept du continuum, Jean Liedloff a observé la façon dont les Indiens d’Amazonie s’occupent de leurs enfants. Elle en décrit les effets positifs et inattendus : des enfants (qui deviendront des adultes) paisibles, bienveillants et empreints de dignité.10

La psychologie développementale moderne explique que pendant les quatre ou cinq premiers mois, la plupart des bébés s’intéressent plus aux visages qu’aux objets. Quand ils commencent à ramper, on observe une nette transition où ils se mettent à préférer les objets et à vouloir explorer le monde.11 Les Indiens d’Amazonie accompagnent ces différentes étapes grâce à un contact physique à peu près constant, puisqu’ils portent les bébés jour et nuit dès la naissance, jusqu’à ce que ces derniers expriment clairement leur envie d’explorer le monde et de devenir physiquement indépendants.

Cependant, pour les Indiens d’Amazonie, cette phase de première découverte du monde n’entraîne pas une rupture soudaine du contact parent-enfant. Les enfants reviennent fréquemment vers leurs parents pour recevoir leur « dose » de contact par de courts moments de tendresse. S’ils se retrouvent en difficulté, les enfants stoppent momentanément leur exploration et exigent d’être portés ou tenus jusqu’à ce que la situation soit stabilisée.

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Si l’idée de transporter votre bébé pendant plusieurs heures chaque jour vous fait peur, le mieux est d’investir dans un porte-bébé de bonne qualité qui sera confortable pour vous et votre bébé. De nombreuses ressources sont à votre disposition pour vous aider à trouver le porte-bébé le plus adapté à votre vie de parent : référez-vous à la liste de sites ci-dessous pour quelques exemples.13,14 Le contact prolongé n’est pas bénéfique que pour le bébé ; il l’est également pour les parents. En effet, notre cerveau et notre corps répondent à tous les stimuli que nous envoie notre bébé.15,16,17

Si la plupart des bébés qui profitent de contacts prolongés avec leurs parents ou d’autres personnes ont tendance à moins pleurer, il y a des bébés que même un contact constant ne suffit pas à apaiser. Si c’est le cas du vôtre, nous vous recommandons de demander conseil à votre pédiatre.

 

Références bibliographiques

1. St James-Roberts I. Infant crying and sleeping: helping parents to prevent and manage problems (« Pleurs et sommeil du nouveau-né : aider les parents à anticiper et gérer les problèmes »). Prim Care. 2008;35(3):547-567, viii. doi:10.1016/j.pop.2008.06.004.

2. Blum D. Love at Goon Park: Harry Harlow and the Science of Affection (« L’amour à Goon Park : Harry Harlow et la science de l’affection »). Édition Second Edition. Cambridge, Massachusetts : Basic Books ; 2011.

3. Pryce CR, Aubert Y, Maier C, Pearce PC, Fuchs E. The developmental impact of prenatal stress, prenatal dexamethasone and postnatal social stress on physiology, behaviour and neuroanatomy of primate offspring: studies in rhesus macaque and common marmoset (« L’impact développemental du stress prénatal, de la dexaméthasone et du stress social postnatal sur la physiologie, le comportement et la neuroanatomie de la progéniture des primates : études sur le macaque rhésus et sur le ouistiti commun »). Psychopharmacology (Berl). 2011;214(1):33-53. doi:10.1007/s00213-010-1989-2.

4. Morgan BE, Horn AR, Bergman NJ. Should neonates sleep alone? (« Les nouveau-nés doivent-ils dormir seuls ? ») Biol Psychiatry. 2011;70(9):817-825. doi:10.1016/j.biopsych.2011.06.018.

5. Anisfeld E, Casper V, Nozyce M, Cunningham N. Does infant carrying promote attachment? An experimental study of the effects of increased physical contact on the development of attachment (« Le portage des nouveau-nés promeut-il l’attachement ? Étude expérimentale des effets de l’augmentation des contacts physiques sur le développement de l’attachement »). Child Dev. 1990;61(5):1617-1627.

6. Hunziker UA, Barr RG. Increased carrying reduces infant crying: a randomized controlled trial (« Un portage plus fréquent réduit les pleurs des nouveau-nés : essai contrôlé randomisé »). Pediatrics. 1986;77(5):641-648.

7. Bowlby J. Attachment: Attachment and Loss Volume One (Basic Books Classics) (« L’attachement : Attachement et perte, Volume Un (Basic Books Classics) »). 2nde édition. New York : Basic Books ; 1983.

8. Myers MM, Grieve PG, Stark RI, et al. Family Nurture Intervention in preterm infants alters frontal cortical functional connectivity assessed by EEG coherence (« L’intervention du lien familial chez les nouveau-nés prématurés influence la connectivité frontale corticale fonctionnelle évaluée par cohérence électroencéphalographique »). Acta Paediatr Oslo Nor 1992. 2015;104(7):670-677. doi:10.1111/apa.13007.

9. Feldman R, Rosenthal Z, Eidelman AI. Maternal-preterm skin-to-skin contact enhances child physiologic organization and cognitive control across the first 10 years of life (« Le contact maternel peau-à-peau avec les prématurés améliore l’organisation physiologique et le contrôle cognitif de l’enfant durant les 10 premières années de sa vie »). Biol Psychiatry. 2014;75(1):56-64. doi:10.1016/j.biopsych.2013.08.012.

10. Liedloff J. Le concept du continuum : à la recherche du bonheur perdu. Traduit par Véronique Van den Abeele. Ambre Éditions, 2006.

11. Murray L. The Psychology of Babies: How Relationships Support Development from Birth to Two (« La psychologie des bébés : comment le relationnel améliore le développement pendant les deux premières années de l’enfant »). Robinson ; 2014.

12. Who’s in Control? (« Qui contrôle qui ? ») – par Jean Liedloff. http://www.continuum-concept.org/reading/whosInControl.html. Page consultée le 1er juillet 2016.

13. Choosing a Baby Carrier (« Choisir un porte-bébé ») | Porter son enfant 

14. Association Française de Portage des Bébés

15. Cong X, Ludington-Hoe SM, Hussain N, et al. Parental oxytocin responses during skin-to-skin contact in pre-term infants (« Impact, sur l’ocytocine des parents, du contact peau-à-peau avec les prématurés »). Early Hum Dev. 2015;91(7):401-406. doi:10.1016/j.earlhumdev.2015.04.012.

16. Moberg KU. Oxytocin: The Biological Guide to Motherhood (« Ocytocine : Le guide biologique de la maternité »). Plano, Texas : Hale Publishing ; 2015.

17. Abraham E, Hendler T, Shapira-Lichter I, Kanat-Maymon Y, Zagoory-Sharon O, Feldman R. Father’s brain is sensitive to childcare experiences (« Sensibilité du cerveau du père aux expériences de parentalité »). Proc Natl Acad Sci U S A. 2014;111(27):9792-9797. doi:10.1073/pnas.1402569111.

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